Crédit : Robert Bolognési
Douceur record au pôle Sud fin décembre
Rappelez-vous, le 25 décembre 2011, la station d'Amundsen-Scott, qui est une base
Douceur record au pôle Sud fin décembre
Rappelez-vous, le 25 décembre 2011, la station d'Amundsen-Scott, qui est une base scientifique de recherche américaine située au pôle sud, a relevé -12,3°C de température maximale, soit la valeur de température la plus "haute" jamais relevée depuis le début des relevés météorologiques. Sachant que la température moyenne pendant l'été austral est de -30°C à cette station météo, on mesure "l'exceptionnelle" douceur qui y a été observée ! Il s'agit certes d'une douceur record pour cette journée... mais une journée absolument pas représentative du mois de décembre ! En effet, sur l'ensemble de ce mois, la station d'Amundsen-Scott se situe dans les moyennes de "saison" en terme de température (+0,3°C par rapport aux normales)...
Par ailleurs, samedi 14 janvier 2012, à Vostok, une station russe située à près de 3500 mètres d'altitude et à 1250 km du pôle sud, on a relevé -16°C. Même s'il ne s'agit pas d'un record de douceur (le record étant de -12,2°C), cette douceur très temporaire néanmoins peut être qualifiée d'inhabituelle sous ces latitudes... Même si nous sommes là bas en plein coeur de l'été austral avec une durée du jour de 24 heures...
Douceur record sur l'archipel François-Joseph situé à 1000 km du pôle nord en décembre
A l'opposé, l'archipel François-Joseph est situé au nord de la Russie, dans l'océan arctique, au nord de la Nouvelle-Zemble ; il est constitué de 191 îles recouvertes de glace 11 mois sur 12. Le mois de décembre 2011 a été exceptionnellement "doux". Hormi les 3 derniers jours du mois, tous les autres jours ont connu des températures très largement supérieures aux moyennes saisonnières avec un excédent de température de 14°C ! Autrement dit, la moyenne de décembre 2011 a été de -10°C sur l'archipel au lieu de -24°C en cette période de l'année... Le 18 décembre a été encore plus exceptionnel puisqu'on a enregistré une température de -1,8°C (nous ne sommes qu'à 1000 km du pôle nord) alors que la nuit est totale à cette époque là bas.
Il faut rapporter cet excédent de température de +14°C observé sur l'archipel François Joseph en décembre dernier à ce qui se passerait si un tel écart saisonnier était par exemple observé à Paris en plein hiver, au mois de janvier ; avec un tel écart saisonnier (+14°C), la moyenne de la température à Paris en janvier serait de 19°C au lieu de 5°C..., Or 19°C..., c'est la température moyenne de juillet dans la capitale...
Pourquoi cette douceur sur le nord de la Russie ?
Tout au long du mois de décembre, les masses d'air actique très froides normalement présentes au-dessus du pôle nord ont été beaucoup moins importantes qu'à l'accoutumé. D'ailleurs, c'est, d'une manière générale, l'ensemble des latitudes subpolaires et moyennes de l'hémisphère nord qui ont connu des températures supérieures aux normales (+2,5°C), excepté l'Islande où le déficit a atteint -1,5°C. A rapprocher aussi de
l'enneigement très déficitaire constaté sur les surfaces continentales en décembre dernier. Néanmoins, depuis début janvier, les masses d'air froid se reconstituent rapidement au-dessus des régions polaires en raison de la formation de vortex de plus en plus dynamiques, avec des tempêtes de neige qui se produisent à nouveau sur le
nord de l'Amérique par exemple.
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