Une situation orageuse typique
La France est située ce lundi au sein d'un conflit important de masse d'air. L'air très doux qui nous a concerné ce week-end s'évacue progressivement vers l'est (26 °C ce lundi après-midi à Strasbourg), alors que l'air froid et instable apporté par la dépression Pierrick s'enfonce par l'ouest du pays (12 °C à Brest). Entre les deux, une zone de contraste thermique entre la Nouvelle-Aquitaine et les Ardennes se met en place en fin de journée, avec le déclenchement d'orages parfois forts et gréligênes.
Les régions du sud-ouest en ligne de mire
Ces orages commenceront à se développer en fin d'après-midi entre le pays basque et la Gironde, avant de se renforcer et de s'organiser en se généralisant sur le Lot-et-Garonne et le Gers vers 18 h. Ils progresseront ensuite vers le nord et concerneront vers 20 h une bonne partie de la Dordogne, de la Corrèze, de la Creuse et du Limousin.
Ces forts orages seront porteurs de grêle, qui pourra localement faire des dégâts sur les cultures. En fin de soirée, les orages vont se déplacer vers le nord-est de l'hexagone jusqu'aux Ardennes, mais devraient faiblir avec le risque de grêle qui s'atténuera grâce à l'effet nocturne. Ce sont donc surtout sur les départements et les régions précités que le risque de phénomènes violents sera le plus fort.
Pourquoi cette situation est-elle propice aux orages de grêle ?
La grêle se forme globalement dans un orage qui possède de forts courants verticaux (ascendants et descendants). Ces courants d'air au sein d'un orage sont d'autant plus forts si l'instabilité est élevée. Dans notre cas, la forte instabilité est provoquée par le conflit de masse d'air ouest-est, faisant augmenter sensiblement le risque d'orages sur les zones concernées.
Enfin, l'air plus froid qui arrive par l'ouest augmente la probabilité d'avoir de la grêle sous les orages. En effet, la probabilité de voir de la grêle sous un orage est plus élevée lorsque la température de l'air en altitude est plus basse. C'est pour cela que les orages sont plus fréquemment gréligênes au printemps qu'en été, car l'air y est plus froid en altitude. Toutefois, la probabilité d'obtenir de la grêle violente (> 5 cm de diamètre) est plus élevée au cœur de l'été, puisque les orages y sont plus puissants.
D'autres orages concerneront également la Normandie et les Hauts-de-France, mais avec un risque moins aggravant.
