Février a débuté, et pour le moment, nous n'avons toujours pas eu de vrai coup de froid sur le pays depuis le début de l'hiver. Si les réserves d'air froid sont restées minimes sur le continent, la situation météo à grande échelle n'a pas souvent été favorable à des coulées d'air froid. Décryptage ci-dessous.
Une configuration synoptique à grande échelle non favorable
La France a globalement été dominée par un flux océanique assez perturbé depuis le début de l'hiver. Cette configuration océanique humide empêche l'air froid de concerner notre pays, avec des températures souvent proches ou au-dessus des normales saisonnières. Ce fut le cas sur le mois de décembre 2024 avec un léger excédent thermique de +0,7°C par rapport à la moyenne, avec un temps souvent très gris.
En janvier, ce sont les pluies qui ont été abondantes avec un excédent exceptionnel de +50%, des températures là aussi excédentaire en moyenne de +0,5°C. Pour cause, c'est un flux dépressionnaire actif d'ouest qui nous a concerné la plupart du temps, empêchant toujours les masses d'air froid continentales de nous atteindre.
Quelques périodes un peu plus froides nous ont concerné ponctuellement avec des flux de nord ou nord-ouest, mais qui ne sont là aussi pas assez froids pour faire radicalement baisser les températures de manière globale. En effet, le flux maritime a tendance à adoucir l'air en traversant l'océan, ce qui a contribué à maintenir des températures relativement clémentes.
L'hiver n'est pas fini : encore des surprises ?
Les réserves d'air froid actuellement sur le continent eurasien sont assez pauvres. En effet, janvier a été doux en Ukraine, sur l'ouest de la Russie et en Biélorussie. À Moscou, par exemple, l'excédent atteint +6°C par rapport à la normale. Cela signifie que même avec un flux orienté au secteur nord-est, donc favorable à des descentes d'air très froid, on ne parlerait quand même pas de vague de froid potentiellement. L'enneigement réduit en Russie et l'absence d'un vortex polaire bien structuré ont limité les potentiels de refroidissement significatif sur l'Europe de l'Ouest.
Même si l'hiver a été généralement doux, il n'est pas exclu d'observer une vague de froid en fin de saison, particulièrement à la fin de février ou au début du mois de mars. Certaines prévisions, qui ne figurent pas dans notre tendance à 4 semaines, suggèrent que l'arrivée d'une Nina, même faible, pourrait légèrement refroidir les températures à la fin de l'hiver. Bien que les modèles montrent une tendance à la douceur persistante, certains prévoient un changement de régime avec des masses d'air plus froides pouvant affecter le nord et l'est de la France.
Il est également possible que des blocages anticycloniques se forment, redirigeant les flux d'air et permettant à des masses d'air plus froides de s'installer temporairement sur la France. Une telle situation pourrait conduire à des températures en dessous des normales, bien que de courte durée, et potentiellement à quelques chutes de neige, surtout dans les régions du nord-est.
En conclusion, malgré des conditions météorologiques souvent douces et humides, il reste une fenêtre pour un retour du froid avant le printemps. Nous allons suivre l'évolution des modèles à l'approche de la fin février et du début mars pour voir si une vague de froid pourrait encore se manifester, même si la probabilité d'en avoir une reste globalement faible.
