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Les 2/3 des nappes phréatiques excédentaires
En cette fin d'hiver 2024-2025, la situation hydrologique est favorable avec 68% des nappes phréatiques présentant un niveau supérieur à la normale et 71 % concernées par une recharge active avec des niveaux en hausse au 1er février. Seules 21% des nappes phréatiques ont un niveau inférieur à la normale et 12% seulement ont un niveau orienté à la baisse. Les épisodes pluvieux répétés de ces derniers mois ont eu un impact significatif sur les réserves d’eau souterraine. Les nappes phréatiques des régions du nord, du centre et de l’ouest du pays ont enregistré une hausse notable de leurs niveaux. D’après les relevés hydrologiques, les régions allant des Pays de la Loire et du Centre-Val de Loire au Bassin parisien affichent des niveaux bien au-dessus des moyennes saisonnières. La situation est également favorable de la Bretagne aux Hauts-de-France, où la recharge a été particulièrement efficace.
Ce remplissage est une bonne nouvelle après plusieurs années marquées par des déficits pluviométriques et des tensions sur la ressource en eau. Les rivières et les barrages bénéficient aussi de cette recharge, offrant des perspectives plus rassurantes pour la gestion de l’eau potable et l’irrigation agricole dans ces régions.
Des niveaux de nappes encore déficitaires au sud-est, notamment en Roussillon
Si la plupart des régions ont été très arrosées cet hiver, certaines régions du sud-est n'ont pas été suffisamment arrosées pour permettre une bonne recharge des nappes phréatiques. La Provence et le Roussillon ont enregistré des cumuls de pluie bien en deçà des normales avec un déficit de -35% à Toulon et de -45% à Perpignan depuis le début de l'hiver. Résultat, plusieurs nappes du pourtour méditerranéen restent à des niveaux bas, notamment dans le Vaucluse, le Var et les Bouches-du-Rhône, où les autorités s’inquiètent d’un risque de sécheresse précoce pour le printemps et l’été à venir. Les Pyrénées-Orientales conservent un niveau de nappe très bas. L’absence de précipitations significatives en fin d’hiver pourrait entraîner des restrictions d’usage de l’eau précoces dans certains secteurs.
Quelles perspectives pour le printemps ?
Avec le retour des températures plus élevées, la végétation va reprendre son activité et l’évapotranspiration va augmenter. Cela signifie que la recharge des nappes phréatiques va progressivement faiblir. Dans les régions où les réserves en eau sont bien garnies, la situation hydrique devrait rester satisfaisante au moins jusqu’au début de l’été, même si l'on observe une période de temps sec au printemps. En revanche, dans le sud-est, la situation demeure incertaine et dépendra des précipitations printanières.
Si le printemps s’avère sec, comme il est prévu dans nos prévisions saisonnières, les tensions sur la ressource en eau pourraient rapidement réapparaître dans le sud-est. À l’inverse, des pluies printanières régulières pourraient améliorer la situation et limiter le recours aux restrictions d’eau. Les prévisions météorologiques des prochaines semaines seront donc scrutées de près par les agriculteurs, les gestionnaires de l’eau et les autorités locales.