
Depuis le début mars, la configuration météorologique a changé sur l'Europe, après des mois de perturbations et de pluies hivernales. Cette fois, les hautes pressions ont regonflé sur la partie nord du continent, obligeant les perturbations à circuler vers le sud, en l'occurrence sur la péninsule ibérique et le bassin méditerranéen. Pendant ce temps, un déficit pluviométrique se creuse sur les hautes latitudes, dont la moitié nord de la France. Et cette situation pourrait s'éterniser.
Une sécheresse de surface sur l'Europe du nord et centrale
Certes, il serait prématuré d’évoquer une sécheresse après un an et demi de pluies quasi ininterrompues sur l’Europe du Nord et la France. Pourtant, depuis février, la moitié nord du pays voit les pluies se raréfier, particulièrement en ce mois de mars, tandis que le Sud connaît parfois des précipitations records. Sous l’effet conjugué du vent de nord-est et d’un ensoleillement marqué, les sols superficiels se dessèchent. L’anomalie atteint près de 50 % sur le Benelux et l’Europe centrale. Au nord de la Seine, la sécheresse de surface atteint également 40 à 50 % par rapport aux moyennes saisonnières. Les nappes, pour l’heure bien remplies, commencent toutefois à baisser localement, selon la nature du sous-sol.
De l'air sec, mais potentiellement froid avec un risque de gel tardif
L’anticyclone, s'il apporte un beau temps apprécié, assèche les sols et favorise un vent de nord-est froid, augmentant le risque de gel tardif. Des gelées matinales modérées sont déjà observées cette semaine, surtout au nord-est, tandis que la végétation redémarre avec les après-midis doux. Cette reprise accroît la vulnérabilité des cultures, en particulier dans le sud-ouest. Les semis et les vignes seront à surveiller à partir de la mi-avril. Deux périodes à risque émergent : autour du 7 avril et vers la mi-avril, sous l’influence possible d’advections froides. Ce risque sera présent, tant que l’anticyclone persistera sur la mer du Nord.
Ainsi, entre assèchement précoce des sols et menaces de gel tardif, ce début de printemps s’annonce délicat, placé sous étroite surveillance tant pour les sols que pour les cultures. Il conviendra d'être attentif aux réactualisations de notre tendance météo à 4 semaines (chaque jeudi) ainsi qu'à nos prévisions saisonnières (chaque 10 du mois).