
Baptisé QMETEO-X, ce programme serait en développement depuis 2019 dans un centre de recherche climatique situé dans les Alpes. Son objectif initial : améliorer la prévisibilité des grandes tendances climatiques à long terme. Mais selon les concepteurs, le modèle aurait récemment dépassé ses ambitions initiales, en générant des projections météo quasi quotidiennes jusqu’en 2035.
Une méthode hybride entre climatologie et intelligence artificielle
À la croisée de plusieurs disciplines, QMETEO-X s’appuie sur un réseau de neurones artificiels nourri par plus de 70 ans de données météorologiques (satellites, stations au sol, archives papier numérisées, etc.), enrichi par des modèles climatiques régionaux de haute résolution.
Ce système a ensuite été connecté à un processeur quantique expérimental de nouvelle génération, capable de générer des milliards de milliards de simulations en quelques minutes, et surtout de faire émerger des corrélations météo fines souvent imperceptibles pour les outils classiques. « L’IA n’apprend pas à prédire un phénomène en fonction d’un seul modèle physique, mais à partir de milliers de schémas météorologiques, en les reclassant selon des logiques émergentes », explique un ingénieur impliqué dans le projet. « Elle croise en permanence les données d’humidité, de pression, de vent, de convection, pour affiner les probabilités d’occurrence à très long terme. »
Une phase de validation dite "rétroactive" a permis de tester la robustesse du système : QMETEO-X a recalculé la météo jour par jour entre 2010 et 2020 avec un taux de concordance supérieur à 87 %, selon les chercheurs. Assez pour oser le pas suivant : la prévision.
Des prévisions à dix ans... et déjà des applications
Certaines séquences météo ont déjà été générées pour les années à venir. Parmi les résultats :
– Un été anormalement frais attendu dans le nord de la France en 2027,
– Des épisodes de sécheresse très marqués dans le sud-ouest à partir de 2030,
– Plusieurs automnes « exceptionnellement doux » entre 2032 et 2034.
Ces données sont encore en cours de consolidation, mais plusieurs secteurs anticiperaient déjà leur usage. Dans le tourisme, certains opérateurs envisageraient d’adapter leur offre saisonnière à ces projections. Les agriculteurs, eux, pourraient optimiser leurs semis ou revoir l’irrigation de certaines cultures.
Le secteur de l’énergie s’y intéresse aussi : en anticipant les pics d’ensoleillement, de vent ou de froid, les opérateurs espèrent mieux calibrer la production et la distribution. Les loisirs de plein air, festivals ou compétitions sportives, pourraient également tirer parti de ces scénarios long terme pour éviter les aléas météo les plus critiques, sans parler du secteur du voyage qui pourrait anticiper plusieurs années à l’avance les destinations les plus ensoleillées.
Une météo prédictive, mais pas sans débat
Si les résultats semblent prometteurs, plusieurs observateurs appellent à la prudence. La diffusion publique de prévisions aussi lointaines pourrait entraîner des dérives : comportements spéculatifs, décisions précipitées, ou encore déséquilibres économiques entre territoires. « Une météo connue à l’avance devient une donnée stratégique, et donc potentiellement sensible », observe un expert extérieur au projet. « Faut-il la rendre accessible à tous, ou en limiter l’usage à certaines institutions ? »
Pour l’heure, QMETEO-X n’a pas encore été soumis à évaluation scientifique indépendante, mais une première présentation serait prévue en juin lors du Forum européen pour l’Accélération des Solutions Climatiques Innovantes (FASCI).